Jacques Michel (dit La Rivière)

Jacques Michel est l'ancêtre de tout les Bécotte au Québec et au Canada. Il est né en 1658 dans la région de Rouen,en France.
Il s'embarque, en 1688, pour un long voyage de trois à destination de la Nouvelle-France. Son statut d'engagé lui donnerait droit d'être un homme libre, propriétaire d'une terre après trois ans avec un salaire de 75 livres par année et des vêtements pour affronter le climat féroce du Canada. Il débarque à Port Royal, en Acadie.

c'est à Port Royal qu'il rencontra Catherine Comeau qu'il épousa en 1689 née en 1671 en Acadie. Elle avait 18 ans au moment du mariage. 
Nos deux ancêtres sont cités dans le recensement de 1693 de Port Royal. Ils avaient alors deux enfants, François 3 ans et Jean-Michel 1 an.

Sur les recensements suivants, en 10 ans, on constate que la famille s'agrandit, Charles, Joseph, Edith... Pierre.  Jacques et Catherine eurent 13 enfants. Jacques Michel est mort, en 1748 à Annapolis en Nouvelle-Écosse.

L’Acadie fut attaquée plusieurs fois par les Américains du Massachusets, les MicsMacs et les Anglais qui entreprirent la déportation des Acadiens un peu partout dans le monde mais principalement en Nouvelle-Orleans et dans les Caraïbes.

Les enfants de Jacques et Catherine partirent pour le Québec, alors encore territoire français pour s’installer dans la région de Bécancour où plusieurs familles acadiennes prirent racines à partir de 1760. Jacques Michel et Catherine ne suivirent pas leurs enfants. Ils s’installèrent à Annapolis jusqu’à leurs morts.

 

Saint-Pierre-Les-Becquets

Pierre Michel, le 10 ieme enfant de la lignée de Jacques, vécu un moment à Québec puis se retrouva à Gentilly. 

 Il se maria avec Marie-Anne Guilbeaul , et ils eurent trois enfants.  L’un d’eux Jean-Baptiste Michel Bécotte qui ajouta le nom de Bécotte. C’est lors de son mariage avec Élisabeth Comeau en 1760 qu’il ajouta Bécotte à son nom afin de singulariser sa descendance parmi beaucoup de Michel se trouvant dans la région. Plusieurs interprétations du nom Bécotte peuvent être évoqué à cette époque où le verbal était plus fréquent que l’écriture. Certains indiquent que l’origine du nom pourrait venir du fait que Jean-Baptiste habitait Les-Becquets. D’autres semblent associer ce nom au Bécot qui signifie petit rocher dangereux. Mais qui sait si Jean-Baptiste voulait ajouter une note romantique à son nom. 

L’un de leurs enfants Pierre Michel se maria en 1792 , à Gentilly, avec Genevieve Bernard. Ils eurent 6 enfants. La lignée se continua lorsque Pierre Michel Bécotte, fils de Pierre et Geneviève se maria avec Véronique Mailhot en 1833. Ils eurent 5 enfants, Reine, Marié, Joseph, David et Marguerite.

 

C’est David qui abandonna le nom de Michel pour ne garder que celui de Bécotte lors de son mariage avec Lucie Pépin, en 1847. Lucie donna naissance à 8 enfants dont Delphis qui se maria avec Delvina Beaudet  en 1881. Ce sont eux les parents d’Alphonse qui repris la ferme familiale à la suite du décès de son père. Il emménagea sur cette ferme, à Saint-Sophie-De Levrard, avec Alice Dussault après l’avoir épousé en 1916. Alice qui était maîtresse d’école à Sainte-Sophie avait été courtisée par le bel Alphonse qui avait une certaine éducation puisqu’il avait complété un cours d’ébénisterie à Trois-Rivieres. Il avait quitté le métier d’ébéniste qu’il exerçait pour  reprendre la ferme. Toutefois celle-ci venait avec des redevances à Delvina qui était aller vivre à Saint-Pierre-Les- Becquets. Elle se remaria en 1920 avec Albert Lebleu qui décéda en 1929 et Delvina en 1939.

 

Alphonse et Alice exploitèrent la ferme de Delphis  et Delvina qui leur avait été laissé en héritage mais avec des redevances à Delvina jusqu’à ce qu’elle décède. À l’époque Alice dit quitter son métier d’enseignante des qu’elle fut marié. Elle mis au monde 11 enfants 16 ans de 1917 à 1932. La maison du rang…. Passa au feu. Alphonse l’a reconstruite possiblement avec l’aide des garçons Baptiste, Roch et Gaston. 

En 1933, un grand malheur frappa cette grande famille. Alphonse a eu une attaque d’appendicite auquel il n’a pas survécu. La grande récession de 1929 a 1933 avait aussi appauvrit la famille. Alphonse ne pouvait plus honorer les redevances dues à Delvina. À la suite du décès d’Alphonse, Delvina a repris la ferme et l’a vendu à son gendre Verville qui permit à Alice de rester environ un an dans la maison de la ferme puis il lui retira ce droit avec une compensation de 500$. 

 

Une famille dispersée 

L’histoire D’Alice et d’Alphonse a été relatée dans un roman écrit par Yves Bécotte, fils de Louis Bécotte. Dans ce roman on retrouve Alphonse à Montréal travaillant pour la Canadien Pacific raylway comme menuisier pour l’entretien des wagons. Alice, a cette époque vivait à Montréal chez ses parents. Elle rendait visite à son oncle qui demeurait à Saint-Pierre-LesBecquets. Une journée, a son retour à Montréal par train, elle croisa Alphonse à sa sortie du train qui l’aida à transporter ses bagages dans la gare. Leur idylle est née à ce moment là. Alice prit un poste d’enseignante à Saint-Pierre-Les-Becquets afin de se rapprocher d’Alphonse qui était revenu à Sainte-Sophie-De-Levrard prendre en charge la ferme familiale suite au décès son père Delphis.  Ils se marièrent en 1916 et une longue lignée de 11 enfants s’ajoutèrent rapidement autour de la table.  Lorsque que la crise économique frappa le Québec en 1929, ils purent continuer à nourrir leurs enfants à partir des produits de la ferme mais les revenus étant inexistant ils ne pouvaient pas honorer le redevance à la mère d’Alphonse, Delvina. Cette femme ne fut pas une bonne grand-mère pour ses petits enfants. Elle ne s’entendait pas bien avec Alice. Plusieurs fois, elle menaça Alphonse de reprendre la ferme pour la vendre à un des beaux frères. En 1933, alors que le pays sortait de la crise économique, Alphonse fit une crise d’appendicite aiguë. Le médecin, un certain dr Daris, ne put le sauver car il avait fait un mauvais diagnostic sur l’état de santé d’Alphonse qui décéda au printemps dans les bras d’Alice. Le décès d’Alphonse fut une catastrophe pour la famille d’Alice. Devina reprit la ferme et expulsa la famille de 11 enfants et Alice. Le beau frère d’Alice qui acheta la ferme donna à Alice une somme de 500$ en compensation de son départ, ce qui fut très peu compte tenu qu’Alphonse avait reconstruit à neuf la maison suite à un feu.

Alice dû se mettre à l’abri dans un logement à Saint-Pierre-Les Becquets. Il lui était impossible de voir aux soins de ses nombreux enfants. Le curé du village de Saint-Pierre-Les-Becquets lui donna un coup de main pour placer les plus jeunes dans des institutions pour orphelins. C’est ainsi que la famille a été dispersé. Les plus jeunes, Marie-Berthe, Colette et Lucie furent accueilli à l’Orphelina de Nicolet. Benoît, Louis et Raymond au Mont  Villeneuve à Saint-Ferdinand. Jeanne-d’Arc fut envoyé dans un collège privé dans l’est de Montréal sous la houlette d’un des frères d’Alice qui était religieux. Thérèse se retrouva comme femme engagée dans une grande famille de Shawinigan. Quant aux plus vieux, Baptiste, Roch et Gaston, ils se firent engagé dans les camps de bûcheron l’hiver et des fermes en été.

 


Alice en Abitibi

Alice aussi s’éloignant de ses enfants pour aller enseigner à Saint-Jacques-de-Palmarolle située à 825 kilomètres de Saint-PierreLes-Becquets. Cette paroisse, ouverte à la colonisation pendant la crise économique, se cherchait une enseignante qui voudrait bien prendre en charge une petite école. On acceptait alors une enseignante veuve. Alice avait du courage. Elle revenait dans le temps des fêtes et pendant les vacances d’été pour réunir sa famille à Saint-Pierre-Les-Becquets. Elle enseignât pendant 8 ans à Saint-Jacques-De-Pamarolle.  Puis elle obtenue un poste d’enseignante dans le deuxième rang à Plessisville. À partir de ce moment, elle regroupa sa famille avec elle dans cette petite ville jusqu’à sa mort en 1952. Elle avait 58 ans. 

Un grand choc émotif pour les enfants d’Alice

Qui n'a pas été témoin des échanges de souvenirs entre nos parents dans le temps des fêtes. Nos parents, encore enfants, ont été privés de la présence et de la bienveillance de leur père et mère.  Parlant de leurs souvenirs d'enfance, j'ai vu mon père et mes oncles et tantes laisser couler des larmes de tristesse. Plusieurs d'entre-eux ont ressentis des troubles émotifs pendant certaines périodes de leur jeune vie. Tristesse, anxiété, manque d'amour, etc voilà ce qu'a laissé dans son sillage la dispersion de ces enfants